Abû Hafs `Umar ben `Abd al-`Azîz ou `Umar II (682-720) (أبو حفص عمر بن عبد العزيز) fut le huitième Calife omeyyade. Il succèda à son cousin Sulayman pour cause de maladie en 717. Il est le fils de `Abd al-Azîz gouverneur de l'Égypte, auquel son frère aîné le calife `Abd al-Malik avait, dans un premier temps, promis la succession avant de désigner son fils aîné Al-Walid Ier. Le second fils d'`Abd al-Malik, Sulayman, succéda à son frère. `Umar ben Abd al-`Azîz vint interrompre cette succession entre frères pour un temps assez court, puisque trois ans plus tard c'est un troisième fils de'`Abd al-Malik, Yazîd II qui lui succéda.
On le considère parfois comme le cinquième Calife « bien dirigé » (راشد rāshid) de l'Islam.
Histoire
`Umar est né vers 682, à Médine (ou en Égypte ?). Il vécut à Médine jusqu'à la mort de son père. Ensuite il fut appelé à
Damas par `Abd Al-Malik et marié à sa fille Fatima. `Abd Al-Malik mourut peu après.
Le règne d'Al-Walid
`Umar fut nommé gouverneur de Médine par Al-Walîd. Rompant avec l'usage de ses prédécesseurs, créa un conseil pour gouverner la province. À cette période les réclamation auprès du calife cessèrent et de nombreux émigrés venaient de l'Irak pour échapper aux brutalités d'
Al-Hajjaj. Ce dernier incita Al-Walid à révoquer `Umar de son poste de gouverneur. `Umar fut révoqué mais sa bonne réputation se répandit dans l'empire.
Le règne de Sulayman
`Umar continua à vivre à Médine. Sulayman peu avant sa mort désigna par testament `Umar ben `Abd al-`Azîz comme successeur, au prétexte que ses enfants étaient trop jeunes pour remplir cette tâche.
Son règne
En
717, Sulayman avait envoyé Maslama ben `Abd al-Malik à la conquête de
Constantinople. Le siège tourna mal pour les arabes affamés jusqu'à devoir manger leurs chevaux. Dès sa prise de pouvoir `Umar donna l’ordre à Maslama de lever le siège de Constantinople et de revenir en
Syrie avec tous ses hommes. `Umar fit envoyer des provisions à ces troupes. Dès son arrivée à Damas, Maslama se rendit à la cours d’`Umar, mais le calife refusa de le recevoir. Le lendemain Maslama vint au palais accompagné de deux mille hommes et il ne fut pas reçu. Le troisième jour il vint au palais accompagné d’un seul esclave, enfin `Umar consentit à le voir. `Umar fit la leçon à Maslama sur le bon usage des richesses et Maslama se soumit.
La mort de Al-Hajjaj a été ressentie comme une libération pour toutes les populations qui avaient eu à subir son autorité.
Nommé gouverneur du Khorasan par Sulayman ben Abd al-Malik, Yazîd ben al-Muhallab avait fait l'objet de plaintes mais Sulayman n'eut pas le temps d'intervenir. `Umar envoya une lettre à Yazîd ben Muhallab lui demandant de faire allégeance, de remettre le gouvernement du Khorasan à un de ses lieutenants et de venir à Damas. Yazîd remit son gouvernement à son fils Mukhallad. Il prit le bateau à Wâsît jusqu'à Bassora. Il fut mis en état d'arrestation et amené devant `Umar. Celui-ci réclama le butin qu'avait pris Yazîd pendant ses campagnes dans le Gorgan. `Umar nomma Al-Jarrah al-Hakami gouverneur du Khorasan (718). Mukhallad ayant appris l'arrestation de son père se rendit auprès d'`Umar. Quelques jours après cette entrevue Mukhallad tomba malade et mourut. Yazîd ben Muhallab resta en prison jusqu'en 720 quand il parvint à s'échapper. `Umar destitua d'autres gouverneurs abusifs.
En 719, Muhammad ben `Alî ben `Abd Allah ben `Abbâs père de celui qui devint plus tard le premier calife abbasside As-Saffâh, commença à poser les premiers jalons du réseau qui parviendra à renverser les Omeyyades.
Ses oeuvres
À Damas Al-Walid avait eu la réputation d'un bâtisseur et d'un esthète, Sulayman eut celle d'un amateur du harem et du plaisir, et son successeur `Umar celle d'un homme religieux méprisant le luxe.
Il quitta les palais pour vivre dans une maison, vêtu si simplement que certains le prenaient pour un domestique. Il y a de nombreuses anecdotes édifiantes sur son honnêteté et sa générosité. Il redistribua les terres confisquées par les Omeyyades. Il n'acceptait les cadeaux que rarement et au contraire il imposa à son épouse de donner ses bijoux au trésor public.
Il voulu faire appliquer plus rigoureusement la Charia. Il fut sur le point de faire détruire les mosaïques de la grande mosquée de Damas parce que représentant des paysages. Apprenant que ces mosaïques rendaient envieux les byzantins, il y renonça. Il prit un édit interdisant de maudire `Ali à la fin des prières du vendredi et de réciter un verset du Coran à la place. Cela le rendit impopulaire à la cour des omeyyades mais le soutien du peuple fit que personne ne manifesta ouvertement son opposition.
Il fit fermer les débits de boissons et les bains où les femmes se mêlaient aux hommes.
Il supprima la capitation (Jizya) sur les nouveaux convertis que l'on percevait comme s'ils étaient encore des dhimmis. Il destitua Al-Jarrah al-Hakami un an et demi après l'avoir nommé gouverneur du Khorasan parce qu’il percevait indument cette taxe.
Il fit faire un des premiers recensements de hadiths, de peur qu'elles ne se perdent. Abu Bakr ben Muhammad ben Hazm fut l'un de ceux qui participèrent à cette compilation.
`Umar est mort le 7 février 720 à Dayr Sam`ân, certains laissent entendre qu'il fut empoisonné.
Précédé par | Umar_ben_Abd_al-Aziz | Suivi par |
---|
Notes
Voir aussi